Le monde entier craint le retour de la guerre Est/Ouest (armes lourdes américaines à la frontière ukrainienne et même dedans) alors que la vraie guerre mondiale, la guerre mondialiste, a été déclarée il y a 50 ans, depuis les « indépendances » africaines des années 60.
Une guerre Nord/Sud qui ne dit pas son nom, mais qui fait des pauvres, de la violence et des morts. Les migrants qui se noient en Méditerranée seraient alors des déserteurs, qui souhaitent changer de camp. Les terroristes seraient des guérilleros, qui jamais n’affrontent une armée supérieurement équipée, entraînée, mais qui n’est pas suicidaire… C’est là leur avantage : en Syrie ou en Irak, les combattants de Daech enlèvent des positions et des villes par la grâce du sacrifice. Quant aux touristes occidentaux des plages africaines, ces soldats insouciants du capitalisme, ou de l’occidentisme, selon l’idée du penseur russe Alexandre Zinoviev, ils seraient inconsciemment en première ligne.
Terrorisme, ou guérilla ? Terroristes, ou guérilleros ?
- Guérilleros français de 15 ans en 1942
Notre propagande présente ces embuscades comme des actes de terrorisme cruels et insensés. La propagande anti-occidentiste comme des actes de rébellion, de libération, un coup pour coup. Les occidentistes voient-ils les coups qu’ils portent, directement ou indirectement, aux pays du Sud ? Les frappes dites chirurgicales, de la Palestine à la Libye, en passant par le Mali, le Niger, le Nigeria, la République centrafricaine, le Soudan (nord), l’Égypte, le Yémen, l’Irak, la Syrie ? En vérité, le front Nord/Sud est une véritable faille tectonique. On ne parle même pas de guerre de religion(s), la religion musulmane ne venant qu’habiller la pauvreté de ses combattants. Oui, la guerre des pauvres contre les riches est déclarée depuis un demi-siècle, et elle débarque chez nous. De temps en temps, un pauvre se fait exploser en emportant quelques « riches », ou symboles de l’abondance, avec lui, dans l’Autre monde. Et tous montent au ciel, sans savoir vraiment pourquoi. Abondance contre dénuement, d’un côté la satiété, de l’autre la faim. Si on se hasardait à un pronostic, la faim risque bien de bouffer la satiété, l’insatisfaction la satisfaction. Alors, pour ne pas faire les oiseaux de malheur (on suppose quand même qu’on s’adresse à des occidentistes… éclairés), comment éteindre ces étincelles qui annoncent un incendie ravageur ?
Si l’on considère le tableau d’ensemble, on ne peut que rire jaune de la sortie de Pascal Bruckner, ce spécialiste de l’Amour qui jouait récemment au philosophe-conseil pour une jeune fille dans un doc de France 2… quand il énonce dans Le Figaro du 20 juin que « l’islam radical a déclaré la guerre à l’Europe ». Le délire sioniste habituel. Histoire de solidariser la France, et l’Europe, avec les emmerdes personnelles de l’État d’Israël. La brèche étant ouverte, la parole étant autorisée par la voie hiérarchique, le gentil député UDI Yves Jégo embraye le 27 juin sur France 3 :
« On est sur une forme de guerre mondiale, il ne faut pas se leurrer. […] On n’échappera pas, la génération d’aujourd’hui n’échappera pas à ce conflit avec Daech sur le terrain. Au fond, la seule question c’est quand et quelle sera la coalition qui devra aller se battre contre ces fous furieux et ces barbares. Mais il faut s’y préparer intellectuellement et avoir conscience que nous sommes dans une situation de quasi guerre mondiale qui nous oblige d’abord à de l’unité nationale, à des précautions et à une prise en compte des conséquences de tout cela. »
Yves, c’est le bon petit élève des profs du collège sioniste qui tient lieu d’éducation nationale en France. Lui qui avait disparu des radars suite aux émeutes de Guadeloupe en février 2009, tente un retour en grâce avec ce coup de fayotage intégral. On l’aura tous compris, grossir le danger Daech en France sert à cacher le pouvoir sioniste, sinon à le justifier. Les hommes politiques qui s’y prêtent, à droite comme à gauche, seront un jour jugés, par leurs pairs ou par l’Histoire, comme des collabos. Qu’ils se rassurent, ils ne seront pas fusillés à la libération, si d’aventure elle survient, mais leur nom sera associé à lâcheté, mensonge, et disons-le nettement, foutage de gueule.
Revenons à notre mouton : en disant guerre mondialiste, on n’a pas tout dit ; il est certes désagréable de subir des attentats sur son sol, qu’ils soient dirigés en sous-main ou pas par des services de renseignement, afin de manipuler l’opinion publique. D’ailleurs, les attentats ne servent plus qu’à ça : abattre la massue sur l’opinion, choquer sa pensée, lui imposer un sens giratoire. Diriger l’opinion vers l’abattoir des intelligences à la manière des bovins vers l’usine à viande. Quand on a besoin de fous, d’enragés ou de suicidaires, il n’y a qu’à se baisser, notre société malade en fabrique de plus en plus. Les pauvres désespérés sont utilisés par le système jusqu’au bout – on pense aux Kouachi –, les autorités chinoises récupèrent ainsi les organes de certains de leurs condamnés à mort. Chez nous, le système recycle le désespoir.
- Laurent Delahousse leur consacrera-t-il un jour un numéro de son émission Un jour, un destin ?
La tectonique des plaques économiques, ou domination du Nord sur le Sud, provoque des mouvements de population grandissants. Les leaders politiques sans imagination ou sous la coupe des potentats de l’économie (groupes industriels et puissances financières) s’arrachent les cheveux pour concilier leur humanisme (on peut rêver), leur besoin de main-d’œuvre bon marché (on rêve moins, là), leur faiblesse intrinsèque, et la levée de boucliers des peuples hôtes, qui se serrent la ceinture pour les nouveaux arrivants, une sorte de partage chrétien forcé. Les peuples, on ne leur demande pas leur avis. Le moindre référendum sur l’accueil de migrants se retournerait, souvenons-nous du 29 mai 2005, contre les intérêts de la dominance. Mieux vaut éviter de tenter ce diable qu’est la démocratie réelle !
Des leaders politique en outre prisonniers des rets du dispositif médiatique (la presse antifrançaise) et juridique (les associations antifrançaises) sioniste, qui joue l’abaissement des frontières, le métissage (sauf pour eux), la destruction des valeurs, nationales ou morales, et autres joyeusetés (le porno pour tous, la consommation comme consolation, le rire dépolitisé). Des économistes venant régulièrement nous dire, afin d’appuyer cette politique antifrançaise, que la France manque de bras, que l’Europe vieillit (ce qui n’est pas faux), ou qu’il faut quand même lutter contre notre racisme intrinsèque, c’est-à-dire favoriser la venue de ce qu’on appelle désormais « toute la misère du monde ». On ne refera pas le débat du « qui vient chez nous », à savoir les miséreux motivés, prêts à tous les jobs salissants pour survivre en terre eldoradienne, et les résidus de taule, truands, voleurs et violeurs, que nos amis nous envoient par-dessus la Méditerranée. Choses vues après le chaos de la révolution tunisienne (2011-2012), et pendant les années noires de la guerre civile algérienne (1990’s).
Comme on ne peut pas croire une seconde à la sincérité humaniste de nos dirigeants socialistes, qui sont quand même largement plus cyniques (ou francs-macs) que chrétiens, il doit y avoir à la fois une explication politique, et une explication économique. L’économique, tout le monde la connaît. La raison politique, c’est ce coup de billard à trois bandes qui consiste à faire monter la grogne identitaire, c’est-à-dire le Front national, pour forcer la droite à se durcir, et donc à se casser en deux, pour laisser un socialiste, Hollande ou Valls, peu importe le flacon, battre une Marine Le Pen au second tour des présidentielles 2017. Un jeu dangereux, mais jouable, pour notre président, roi de la combinazione.
N’empêche que le pays n’a plus la capacité de transformer en bons Français tous ceux qui arrivent de loin, et qui en général n’en ont rien à foutre de la France, de ses valeurs, et de son Histoire. Ils viennent parce qu’il y a la paix, du boulot (au minimum 500 000 emplois merdiques et 400 000 emplois de meilleure facture, faute de candidats bien formés, non pourvus), du fric, et aussi des allocs. Et surtout pour fuir la misère et la mort. La machine à fabriquer des Français avec des étrangers sature. Il faut peut-être en revoir le programme, qui date légèrement. On n’est plus dans les sixties souriantes, avec les chaînes qui tournent à plein régime, les ouvriers heureux, et Dutronc qui déconne à pleins tubes.
- Autrement plus classes que
Gainsbourg et Birkin
Le front français
Si la France n’est pas l’Amérique, qui fout ses Noirs et Latinos dans les coins (quand c’est pas en taule), en gardant un cœur blanc dans ses villes et ses institutions, commence à pointer un séparatisme géographique et scolaire, qui sent pas très bon pour l’avenir. Des quartiers immigrés, des villes immigrées (on reparlera un jour en détails de la catastrophe sociologique Aubervilliers), des écoles d’enfants d’immigrés (on s’en fout qu’ils soient français ou pas sur le papier, l’essentiel est qu’ils soient entre eux), et toute une partie de la population française (celle qui adhère aux valeurs nationales) qui fuit ces concentrations par tous les moyens : les uns dégagent en zone 5 de la région parisienne, les autres retournent dans leur région d’origine (Vendée) ou choisissent des forteresses catholiques qui tiennent encore le choc (Lyon). On exagère un peu, pour la démonstration. Mais il est clair que les flux migratoires interrégionaux ne montrent pas une appétence marquée pour les villes du sud (hormis en ce qui concerne les retraités amateurs de soleil et les pôles estudiantins comme Montpellier) et les banlieues.
C’est une vérité douloureuse à énoncer, pour tout le monde, mais fuir l’immigré est devenu un facteur de mobilité géographique pour de nombreux Français, et on ne compte pas le nombre croissant d’expatriés. Là, attention aux amalgames : les raisons sont plus d’ordre économique (fiscalité plus souple à l’extérieur, valorisation des diplômes) que bêtement ethniques.
En ce qui concerne Paris, la situation se précise : un centre blanc, international et huppé, une première couronne immigrée avec des petits Blancs piégés qui ne peuvent [1] pas fuir (Argenteuil), et plus loin, une grande couronne de classes moyennes blanches qui n’ont ni les moyens d’habiter Paris, ville de plus en plus repoussante à tous points de vue, ni envie de se retrouver dans les HLM de banlieue. Il reste la petite propriété à 40-50 km de la capitale, où l’on cultive un entre-soi sociologique qui a été très analysé ces dernières années, grâce ou à cause de la percée (logique) du FN dans ces contrées. Une partition géographique, socioprofessionnelle, ethnique et politique, se dessine nettement. Adios mixité, recomposition sociale idéale, le mouvement se fait en sens inverse, contre les appels et oukases des politiques de l’UMPS. Les Français préférant écouter leur propre expérience de la « mixité » que les nobles discours de leurs élus. Depuis, prime est donnée aux politiques qui énoncent cette vérité, les autres s’isolant tout seuls du peuple. Petit espoir pour les électeurs : mentir, qui eut payé, devient contre-productif, électoralement.
Heureusement, tout le monde ne baisse pas les bras devant cette dangereuse partition. Prenons l’exemple de La Duchère, quartier lyonnais bien connu pour sa pauvreté et sa violence dans les années 70-80 : 80% de logements sociaux sur 120 hectares, pourtant bien situés, sur une des trois collines qui surplombent Lyon, avec Fourvière et la Croix-Rousse. Si les touristes se pressent à la Basilique Notre-Dame de Fourvière, ou aiment déambuler dans les traboules des Canuts, personne ne se risque à La Duchère. Dans les années 90, ponctuées par les émeutes de 1997, un habitant sur dix se fait la malle.
Aujourd’hui, nous rassure Gérard Collomb, le seigneur du Grand Lyon, la cité est pacifiée, et les classes moyennes et supérieures y reviennent. Il y a effectivement une politique d’incitation due d’abord aux investissements de l’ANRU et autres machins d’État. Le mètre carré n’y est pas cher (aux alentours de 2500 €), la rénovation urbaine a joué à plein, 1000 appartements ont été refaits à neuf, on a planté des arbres, des promenades, désenclavé le site avec un service de bus régulier (malgré quelques caillassages lors de l’inauguration du C14)… Dans Lyon Citoyen de mai 2015, le mensuel officiel de la ville, un grand dossier est consacré à « la Duch’ », comme l’appellent ses habitants. De 20 000 dans les années 70, on est passé à 12 800 aujourd’hui. Concentration humaine en baisse, concentration qui, disent les sociologues de gauche, peut générer conflits et comportements violents. Carrément de l’éthologie !
Malgré la jolie brochure qui vante toute l’opération baptisée GPV, grand projet de ville, (on n’a pas parlé des commerçants expulsés par la SERL, l’organisme qui gère les locations, et qui a augmenté ses loyers grâce à la rénovation), en vérité, à peine un tiers des nouveaux appartements libres ont trouvé preneurs. Comme si les Français se méfiaient de la propagande officielle. Les wagons de bons citoyens censés rééquilibrer la balance des communautés se font attendre. On retrouve cette théorie du saupoudrage dans les académies régionales : quand un collège commence à compter trop d’enfants d’immigrés, avec des résultats en dessous de la moyenne départementale, nos grands cerveaux de l’Éducation nationale y injectent des « bons éléments », au détriment, évidemment, des attentes des parents concernés. Qui virent rapidement à la panique. Ainsi, des packs d’élèves des écoles élémentaires du Val-d’Oise sont reroutés vers les collèges d’Argenteuil, à la réputation négative. Dans un souci d’égalité citoyenne, qui part d’un bon sentiment, mais qui déclenche des stratégies de fuite personnelles.
Qui nourrit les pauvres gagne
- Soupe populaire allemande baptisée Eintopfsonntag, et servie par les nazis dès l’hiver 1933
- Distribution de nourriture dans un village reculé de Tunisie par les salafistes
Alors, comment réconcilier tous ces Français, de longue souche et de fraîche date, comment éviter la catastrophe qui s’annonce, la guerre mondialiste chez nous ? Pour ce qui concerne l’école, à l’origine de tous les écarts, mais sur laquelle comptent les Français pour les combler, le changement ne se fera pas par le bas, les parents ne réglant que leur propre cas (et celui de leur progéniture), dans le meilleur des cas. La solution réside dans la réorientation de la politique d’éducation globale. Sachant que cette dernière est tenue par les héritiers de mai 68, il faudra les chasser des commandes. Sinon, rien ne sera possible, et la catastrophe certaine. Qui osera toucher, déplacer, imposer une ligne politique nouvelle à ces hauts fonctionnaires, qui ne bougent pas d’un iota, que la gouvernance soit de gauche ou de droite ? Comment sauver ces paquebots de milliers de collégiens, issus de familles pauvres qui ont autre chose à faire que d’inculquer la culture française – qu’elles ignorent elles-mêmes – à leurs rejetons ?
Plus globalement, au-delà des obstacles religieux, ethnique, éducatif, c’est la re-connexion des riches et des pauvres qu’il faut réaliser chez nous. Problème crucial cerné par Pierre Joxe, l’ancien ministre de l’Intérieur de Mitterrand, invité de Schneidermann le 30 avril dernier :
« Une partie de l’opinion française se détache de l’intérêt pour, comment dire, ça a l’air bête ce que je vais dire, pour les pauvres. Historiquement, y a toujours eu des inégalités dans la société, française comme les autres, avec des gens plus riches des gens moins riches, mais en France, l’écart entre les plus riches et les plus pauvres s’est accru de façon fantastique depuis quelques années. Ignoble, immonde, obscène... Pour qu’il y ait une majorité pour une politique sociale il faut que les classes moyennes se sentent solidaires des plus pauvres. Si les classes moyennes ne se sentent pas solidaires des plus pauvres, ne se sentent plus solidaires des plus pauvres, ne se sentent pratiquement même pas de la même culture, de la même nation, ils se sentent solidaires de qui ? Des moins pauvres. Et si en plus y a un jeune ministre qui dit j’appelle les jeunes Français à rêver d’être milliardaires… Le rêve d’être milliardaire c’est exactement l’inverse du rêve démocratique et solidaire. »
- Joxe ne semble pas très macroniste
Que voilà une parole nationale, et socialiste ! N’ayons pas peur des mots, de leur association, et surtout pas des craintes du pouvoir, et surmontons ensemble ces difficultés. Si l’on osait, on sortirait une petite prophétie évangélique : ceux qui ont intérêt à déchirer la France finiront déchirés. Mais ça serait mal interprété, alors on préférera dire qu’on lutte vraiment contre le racisme, qu’il soit de race ou de classe. Car comment croire les antiracistes qui pratiquent un racisme de classe éhonté ?